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3/Introduction au souffle

professeur de yoga comminges

Les Védas (textes anciens -1300 à -900 av -JC) décrivent « L’homme évoluant entre terre et ciel, dans un espace empli de souffle ».
A l’image du monde, l’homme est lui-même animé par ce souffle qui est à l’origine de tout mouvement, de toute vie. Ainsi, ce qui est en mouvement est animé, à plus ou moins haute fréquence, de Prana*, d’énergie vitale.
*A différencier du vayu : prâna (voir plus bas).

Le parfum d’une fleur est « Prâna », de même les horizons balayés par les vents, la lumière du soleil, les arbres, les chutes d’eau, l’océan…
Pourquoi allons-nous au bord de la mer, en montagne ou en forêt nous ressourcer ?
La vie se nourrit de la vie, nous nous nourrissons de souffle, de Prâna, grâce à notre faculté de prendre, d’absorber à travers tous nos sens et nos organes.
Nos fruits, nos légumes sont gorgés de cette énergie vitale par eux-mêmes captée et dont nous bénéficions plus ou moins selon que nous les consommons frais ou non. Nous respirons, le Prâna que nous absorbons dans l’air pénètre se diffuse et alimente chaque cellule de notre corps.
Les cultures traditionnelles de tous les horizons nous ont laissé des textes, qu’il y soit question de « Qi »ou de « Tchi » chez les Chinois, de « Pneuma » chez les Grecs, de « Ka » chez les Égyptiens, de « Neshamah » dans le judaïsme…
Chaque tradition, nous parle et nous livre ses techniques pour absorber, conduire et concentrer cette force vitale dans les centres énergétiques les plus importants du corps. Pour aborder ces pratiques, l’adepte se purifie et développe ses perceptions ainsi que la faculté de focaliser sa conscience.
Qu’entendons-nous par la conscience ?
La conscience est « présence », une « attention sans tensions ».
On parle de témoin, d’une part de soi qui observe, qui voit, qui sent.
Cette conscience peut guider l’énergie vitale, le souffle.
Ainsi, si je suis dans le même temps consciente de la sensation d’une partie de mon corps et, simultanément de ma respiration, je peux avoir le ressenti que
cette partie de mon corps respire. L’énergie, le « Prâna » est alors conduit effectivement dans cette partie par la conscience. Le pratiquant exercé peut cultiver, concentrer et canaliser cette énergie là où il le souhaite, dans une optique de guérison, de longévité, voire d’immortalité, ou encore, afin d’atteindre l’éveil spirituel.

La tradition du Yoga distingue 5 souffles « Vâyus » majeurs appelés :
Prana vayu : énergie de prendre, absorber, il siège dans le haut du corps, tête et poitrine.
Apana vayu : correspond au souffle expiré et aux la facultés d’élimination et d’expulsion, vayu localisé en bas du tronc et du corps.
Vyana vayu : le souffle qui diffuse, qui fait circuler et distribue dans tout le corps.
Udana vayu : le souffle ascendant qui élève, la voix et l’expression et aussi ce qui pousse vers le haut, il siège dans la gorge, la tête et les bras.
Samana vayu : le souffle qui rassemble, assimile, digère, localisé au niveau du plexus solaire.
Ces différents souffles circulent dans le corps à travers les canaux énergétiques appelés « Nâdis » (rivières) par les indiens ou « méridiens » en médecine chinoise. C’est dans ces canaux internes du corps qui sont des milliers: 72000 d’après les textes, des plus importants aux plus infimes, qu’est véhiculé, le souffle de vie, le « Prâna ». La bonne circulation de ce souffle préserve le bon fonctionnement du corps et de ses organes, elle est en relation directe avec notre vitalité.
Nous avons vu dans un article précédent les 5 différentes enveloppes ou « kosa » qui constituent notre corps et nous savons qu’elles sont en interaction entre elles.
Rappelez-vous des 3 Koshas les plus grossières :
La première : l’enveloppe de nourriture.
La deuxième : celle du souffle ou de l’énergie.
La troisième : celle de la pensée, des connaissances, des mémoires mais aussi des émotions.
Chacun de nous a fait l’expérience d’une perturbation émotionnelle et du ressenti physique et presque chimique qui s’ensuit dans le corps.
La perturbation passée, il peut rester une trace, une blessure, une mémoire….
Le souffle, les vâyus peuvent nous venir en aide pour nettoyer et régénérer les zones atteintes.
Le « Prânayama », l’art de la régulation et de la conduite du souffle commence dès que nous sommes conscients de notre respiration.
Nous ne devons pas pratiquer les techniques de Prânayama dans la maîtrise ou la contrainte. La conscience accompagne et conduit le souffle sans violence.

Le Souffle suit la Conscience /la Conscience suit le Souffle

Dans la pratique posturale, notre mental peu à peu se focalise pour observer ce qui se passe dans la relation corps-souffle qui s’en trouve accordée.

La respiration en « Ujjayi »
Traduit comme le souffle victorieux, Ujjayi est un exercice de Prânayama à part entière. Ujjayi s’installe de lui-même peu à peu, lors de la pratique posturale.
Il est important de basculer le menton vers le bas et reculer légèrement la tête vers l’arrière sur l’atlas, de manière à avoir le menton « en relation » avec le sternum. Cela induit l’ouverture de la nuque vers l’arrière…Ujjayi peut être ressenti comme étant la circulation de l’air à l’arrière de la gorge puis le long de la colonne. L’air est alors en « friction » contre la paroi de l’arrière-gorge à l’inspiration comme à l’expiration et le souffle ou Prâna est conduit dans les régions du corps, ouvertes par la posture.
Cette friction dans la gorge régule, ralentit, équilibre et donne de la puissance au souffle.
Conduit le long de la colonne vertébrale, le souffle vivifie le système nerveux et met en mouvement l’arrière de la coupole du diaphragme. L’intention majeure de la respiration yogique est de favoriser la circulation du souffle de la tête à la base du bassin et inversement. Pour cela, le diaphragme doit être libéré de ses tensions, émotions sclérosantes inscrites en ses tissus et entravant sa mobilité.
Lorsqu’il est souple, le diaphragme permet les échanges entre le haut et le bas, l’action des différents vâyus (absorption, assimilation, distribution, élimination, ascension) s’en trouve favorisée.

Viennent ensuite d’autres techniques respiratoires ou « Prânayama » pratiquées dans les mouvements, la posture ou l’assise, lorsque le corps est fluide et que le mental est canalisé.

Les différentes respirations yogiques, Prânayama, viennent alors ajuster, équilibrer, activer le souffle dans les différents canaux et centres énergétiques
tout en favorisant l’union du couple souffle-esprit.
Le souffle uni à la conscience, agit comme catalyseur et amène l’apaisement, voir l’arrêt des pensées incessantes. Peu à peu, le souffle s’étire comme un fil, fin, lent et subtil.
Il est possible alors d’entrer en silence intérieur ou méditation :
« Être totalement présent à ce qui est »
Observation des mouvements intérieurs-extérieurs : silence ou non, perceptions directes, sensations, émotions, mystère de la vie…
Vacuité ou Plénitude
L’état de Yoga est l’émergence de notre nature profonde, survenant lors de l’apaisement et du silence mental, à la réunification du corps, de la conscience et du souffle.

Voir l’article sur les centre énergétiques

 

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